La sécheresse continue à sévir dans de nombreuses régions de France et les conséquences sont potentiellement dramatiques pour les trésoreries des éleveurs. En effet, en raison d'une récolte affectée par la sécheresse, il manquerait environ 25 à 30% de la quantité de paille habituellement récoltée. D'autre part, les coupes de foin ont été parfois de mauvaise qualité ou bien inférieures à ce qui était attendu.
Le manque de fourrage pour cet hiver est bel et bien réel et le problème s'aggrave encore de jour en jour en raison de la baisse des stocks. L'herbe pousse moins avec les baisses de température ainsi que le manque d'eau et les éleveurs sont déjà obligés de distribuer du foin ou de la paille dans les prés. Par conséquent les prix de la paille, du foin et de la luzerne ont explosé au cours des deux derniers mois! La paille est passée de 65 Euros à plus de 130 Euros par tonne (prix départ) dans certaines régions!
Que faire dans cette situation ? Faut-il décapitaliser et vendre une part une partie de son cheptel au printemps ? Est-ce une bonne idée en sachant très bien que le prix de la viande va mécaniquement baisser à ce moment là?
Beaucoup pensent que les fanes de maïs pourraient permettre d'apaiser la situation !
Qui va pouvoir bénéficier du pressage des pailles de maïs ?
- Les producteurs de maïs grain
- Les entrepreneurs de travaux agricoles (ETA)
- Les transporteurs routiers
- Les éleveurs
Comment vont-ils pouvoir s'y prendre pour profiter de cette opportunité ?
- Les producteurs de maïs grain : Les cours du maïs grain oscillent aujourd'hui autour de 170 Eur/tonne alors que les rendements ne sont pas optimum. Avec 3 à 5 tonnes/ha de pailles non valorisées, une véritable opportunité s'offre aux agriculteurs qui presseront ou feront presser ces pailles. A 20-25 Eur/tonne environ, c'est une opportunité pour générer 70 à 130 Euros de marge en plus par ha.
- Les entrepreneurs de travaux agricoles (ETA) : Les ensilages, les semis de blés, les récoltes de betteraves et la récolte du maïs s'étant globalement déroulés dans de bonne conditions, les ETA peuvent maintenant ressortir leurs presses et générer des revenus supplémentaires (Comptez de 6 à 8 Eur/botte en haute densité). En effet, ils peuvent encore profiter de bonnes conditions pour faire fonctionner un peu plus ces machines qui ne demandent qu'à travailler.
- Les transporteurs routiers : Les principales régions de production de maïs grain n'étant pas toute à proximité de régions d'élevage, il va falloir mettre à contribution les transporteurs de fourrages. Ceux-ci sont en effet équipés de plateaux adaptés aux transports de bottes de pailles et pourront optimiser les transports (jusqu'à 25 tonnes par camion). En raison du manque de paille de blé, les transporteurs pourront donc également générer des revenus supplémentaires grâce à cette activité.
- Les éleveurs : Afin de nourrir leurs animaux cet hiver ou afin de pailler les aires d'exercices, la paille de maïs peut s'avérer être une alternative acceptable en cette période de disette fourragère. A 60 Eur/tonne (prix départ), la paille de maïs sera un complément ou une alternative bienvenus pour alléger la pression sur la trésorerie des éleveurs. En fonction de la taille des exploitations les besoins des éleveurs vont être de l'ordre de plusieurs dizaines, voir quelques centaines de tonnes par exploitation. En intégrant de la paille de maïs dans leurs rations ou dans leur système de paillage, les éleveurs pourront clairement réaliser plusieurs milliers d'Euros d'économie. Sachant cela, qui ne serait pas preneur connaissant le contexte actuel?
A quel endroit peut-on retrouver ces bottes de pailles, ces ETA ou ces transporteurs ?
Bien évidemment sur www.linkin.farm dans les sections suivantes:
- Entrepreneurs de travaux agricoles : Dans la catégorie "Récolte de fourrage'' / Sous-catégorie "Pressage Haute Densité"
- Bottes de pailles et fourrages : Dans la catégorie "Matières Premières Agricoles'' / Sous-catégorie "Pailles de Céréales" (incluant la paille de maïs, etc...)
- Transporteurs routiers : Dans la catégorie "Transport Manutention'' / Sous-catégorie "Transport routier"
Bon à savoir :
- Les tiges de maïs sont chargées de sucre et sont plutôt appréciées par les bovins (bonne appétence)
- Le pouvoir d'absorption de l'humidité pour le paillage est relativement bon. Préconisé pour les aires d'exercice.
- Ne surtout pas stocker ces bottes dans des hangars car les risques d'incendie sont assez important (humidité).
- Préférez alors le stockage en tas éloignés des hangars des bovins. Pensez bien à couvrir le tas car il sera très sensible à la pluie.
- Un pressage à vitesse lente et une pré-fauche seront parfois recommandés pour préserver le pick-up des presses.
- En Allemagne, le fond d'aides "sécheresse" a été débloqué pendant l'été et les agriculteurs Allemands en ont alors profité pour venir s'approvisionner en France. L'offre en pailles a alors baissé et les prix ont mécaniquement augmenté.